Jeu 54 cartes - Les Costumes de la Renaissance
Selon le premier des spécialistes des jeux de cartes, le jésuite, le P. Ménestrier (1631-1705), le jeu de cartes représentait symboliquement la structure de la société féodale. On y trouverait d'abord les quatre monarchies traditionnelles figurées par les quatre rois: "judaïque" avec David (Pique); "grecque" avec Alexandre (Trèfle), "romaine" avec César (Carreau); et "française" avec Charlemagne (Cœur). Les dames évoqueraient la souveraineté des quatre vertus: la puissance, la beauté, la sagesse et la piété. Aux As correspondraient les financiers; aux valets, les homes de guerre.
Les armes seraient désignées par les picques; les biens et les demeures de la bourgeoisie, par le carreaux; les richesses agricoles, par les trèfles; les fonds ecclésiastiques par les cœurs car "les hommes d'Eglise sont toujours des hommes de cœur".
Plus modéré, l'essai de Breitkopf (1784) est aussi plus digne d'intérêt. L'auteur insiste sur l'analogie de composition entre la structure du jeu d'échecs et celle des jeux de cartes, indiquant une origine orientale commune. Introduites par des populations nomades, arabes et bohémiennes, les cartes seraient peut-être une création du génie de l'Inde. Très longues et très larges dans leur forme archaïque, les lames auraient été adaptées à un usage plus commode. A la fin du XIVe siècle, , on trouve encore les anciens emblèmes des tarots, deniers, coupes, épées et bâtons qui ont été transformés ultérieurement en piques, cœurs, carreaux et trèfles.
Quoiqu'il en soit, les cartes semblent avoir été, dans leur forme primitives, destinées à l'enseignement plutôt qu'au jeu et à la divination; elles étaient apparemment des instruments pédagogiques adressées aux castes guerrières de l'Inde ou à la chevalerie iranienne.
Caractéristiques
Age Minimum : 14 ans
9 x 6,6 x 2,2 cm
118g